Rapport mensuel sur le commerce mondial - Février 2025

Faits saillants

• En février, les exportations canadiennes de biens et services ont chuté de 4,8 % (voir la colonne « variation mensuelle » du tableau 1), en raison de la baisse des exportations de produits forestiers, de minerais et de minéraux non métalliques, de véhicules automobiles et de pièces, ainsi que de services de transport.
• Les importations de biens et services ont augmenté de 0,4 % d’un mois à l’autre. La hausse des importations de biens, en particulier de véhicules automobiles et de pièces, a compensé la baisse des importations de services.
• Les exportations canadiennes vers les États-Unis ont diminué en raison de la baisse des exportations d’or brut et de produits sidérurgiques, tandis que les importations canadiennes en provenance des États-Unis ont augmenté. Les échanges commerciaux avec les marchés extérieurs aux États-Unis ont diminué, notamment les exportations vers le Royaume-Uni et l’Allemagne.
• La baisse des exportations de marchandises a été largement due aux volumes, les prix ayant enregistré des baisses plus modestes. Les volumes d’exportation de marchandises ont diminué de 5,0 %, tandis que les volumes d’importation sont restés inchangés.

Tableau 1 : Performance commerciale du Canada — février 2025

Figure 1 : Performance commerciale mensuelle du Canada

Secteurs industriels — Exportations

Des baisses des exportations ont été observées dans 9 des 11 catégories de produits pour les marchandises, et dans les 4 secteurs de services en février. Les exportations totales de marchandises ont diminué de 5,5 % de janvier à février après 4 hausses mensuelles consécutives, tombant en dessous des niveaux de décembre 2024 mais toujours au-dessus de la plupart des autres mois de 2024. Les produits forestiers et les matériaux de construction ont affiché la plus forte baisse en pourcentage, soit 10,8 %. Dans cette catégorie, les exportations de bois d’œuvre et d’autres produits de scierie ont chuté de 19,3 % et celles de pâtes et papiers de 13,0 % en raison de la baisse des expéditions vers les États-Unis.

Après quatre mois de croissance, les exportations de minerais et de minéraux non métalliques ont chuté de 6,6 % en février, mais sont demeurées supérieures aux niveaux observés pendant la majeure partie de 2024. Les exportations d’or, d’argent et de platine bruts ont diminué de 5,9 %, en raison d’une chute des exportations d’or brut vers le Royaume-Uni et les États-Unis, tandis que les exportations de fer et d’acier de base et semi-finis vers les États-Unis ont également diminué. Après avoir atteint un niveau record en janvier, les exportations de véhicules automobiles et de pièces détachées ont diminué de 8,8 % en février, effaçant ainsi une année de gains. Cette baisse est principalement due à la chute des ventes d’automobiles et de véhicules utilitaires légers (-15,3 %) par rapport au pic atteint en janvier. Les exportations d’aéronefs et d’autres équipements et pièces de transport (+9,7 %) ont constitué un point positif en février, soutenues par l’augmentation des livraisons d’avions à réaction d’affaires aux États-Unis.

Les exportations totales de services ont diminué de 1,6 % en février pour atteindre 17,7 milliards de dollars. Cette baisse est en grande partie due à la diminution de 7,7 % des exportations de services de transport, en raison de la baisse des recettes provenant des tarifs passagers, et à la diminution de 1,3 % des services de voyage.

Figure 2 : Exportations par industrie et par secteur (variation mensuelle [%])

Secteurs industriels — Importations

Les importations ont diminué dans 6 des 11 catégories de produits pour les biens, mais dans seulement 1 des 4 secteurs de services en février.

Les importations totales de biens ont augmenté d’un modeste 0,8 %. Les importations de véhicules automobiles et de pièces détachées ainsi que de produits énergétiques ont augmenté respectivement de 715 millions de dollars et de 192 millions de dollars (soit 5,8 % et 5,2 %) en février. L’augmentation des importations de véhicules automobiles et de pièces détachées est presque entièrement due aux importations de voitures particulières et de camions légers, qui ont augmenté de 672 millions de dollars, soit 10,7 %, par rapport à janvier.

Les importations d’aéronefs et d’autres moyens de transport ont chuté de 315 millions de dollars (soit 11,4 %) d’un mois à l’autre. Ces pertes ont été principalement enregistrées par les importations d’aéronefs (-287 millions de dollars). Les importations de produits chimiques, plastiques et caoutchouc ont également diminué de 3,3 %, tandis que les produits forestiers se sont contractés de 2,4 %, mais les deux catégories sont restées au-dessus des niveaux observés tout au long de 2024.

Les importations totales de services ont diminué de 0,8 % en février pour s’établir à 18,3 milliards de dollars. Les services commerciaux ont enregistré la plus forte baisse mensuelle des services, chutant de 201 millions de dollars (-2,0 %), en grande partie en raison de la diminution des importations de services financiers. Les importations de services de voyage ont augmenté de 0,4 % en février : la diminution des dépenses de voyage des Canadiens aux États-Unis ayant été largement compensée par les dépenses des voyageurs canadiens dans d’autres pays. Cette baisse des dépenses aux États-Unis s’est produite alors que le nombre de Canadiens revenant de voyages aux États-Unis en automobile a enregistré une forte diminution par rapport à février 2024 (-23,0 %).

Statistique Canada continue de signaler que les données sur les importations pourraient faire l’objet de révisions plus importantes que d’habitude pendant la transition vers une nouvelle méthode de collecte de données.

Figure 3 : Importations par industrie et par secteur (variation mensuelle [%])

Marchés mondiaux

Après avoir atteint un sommet inégalé en janvier, les exportations de biens vers les États-Unis ont diminué de 3,6 % d’un mois à l’autre ou de 2,1 milliards de dollars en février, sous l’effet de la baisse des exportations de produits de fer et d’acier, et d’or sous forme brute. En revanche, les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de 2,5 % en février, ce qui a réduit l’excédent enregistré vis-à-vis des États-Unis au chapitre du commerce des biens, qui est tombé à 10,6 milliards de dollars en février après avoir atteint le montant record de 13,7 milliards de dollars en janvier.

Les exportations de biens vers les pays autres que les États-Unis ont chuté de 12,4 % en février. Ce recul s’explique en grande partie par la diminution des exportations d’or sous forme brute vers le Royaume-Uni et des exportations de divers produits vers l’Allemagne. Ces baisses ont été contrebalancées en partie par la hausse des exportations de divers produits vers la Corée du Sud. Les importations de biens en provenance des pays autres que les États-Unis ont quant à elles diminué de 2,0 % en février. Le déficit commercial du Canada vis-à-vis des pays autres que les États-Unis s’est donc creusé, passant de 10,6 milliards de dollars en janvier à un sommet de 12,1 milliards de dollars en février.

Figure 4 : Commerce de biens par principaux marchés (variation mensuelle [%])

Prix et volumes

Le volume des exportations de biens a diminué de 5,0 % en février, après avoir augmenté de 4,8 % le mois précédent. Les prix à l’exportation des biens ont aussi fléchi, bien que d’à peine 0,5 %, ce qui fait de février le premier mois où le volume et les prix ont tous les deux diminué depuis mai 2024.

Les prix à l’importation des biens ont augmenté de 0,8 % en février, tandis que le volume des importations de biens est demeuré inchangé.

Le déclin des prix à l’exportation des biens a coïncidé avec une baisse du prix du pétrole Western Canada Select (WCS), qui a chuté de 6,0 % en février, après avoir crû de 8,8 % le mois précédent. Le dollar canadien s’est légèrement apprécié en février, augmentant de 0,6 % pour atteindre 69,93 cents US, la première croissance mensuelle après 4 mois consécutifs de baisse.

Figure 5 : Commerce de biens (variation mensuelle des indices de prix et de volume [%])

Figure 6 : Taux de change et prix du pétrole brut

À surveiller

• Le 2 avril, les États-Unis ont annoncé des droits de douane « réciproques » pour la plupart des pays du monde. Ces droits de douane allaient d'un taux de base de 10  % à un prélèvement pouvant atteindre 50  %. Les produits canadiens et mexicains n'étaient pas inclus dans l'annonce, mais sont toujours soumis aux droits de douane précédemment annoncés qui concernent l'acier, l'aluminium, les automobiles et les produits non conformes à l'ACEUM. Les impacts de ces mesures commerciales se refléteront de plus en plus dans les statistiques des mois à venir.
• Le 12 mars, la Banque du Canada a de nouveau réduit son taux directeur de 25 points de base pour le réduire à 2,75 %. De son côté, la Réserve fédérale américaine a maintenu le taux cible des fonds fédéraux dans une fourchette allant de 4,25 % à 4,50 % le 19 mars. Les deux banques centrales ont invoqué dans leurs décisions l’incertitude que suscite l’imposition de droits de douane par les États-Unis.
• Le 20 mars, le ministère chinois du Commerce a imposé des droits de douane de 100 % sur l’huile de canola, les tourteaux d’oléagineux et les pois importés du Canada, ainsi que des droits de 25 % sur les fruits de mer et le porc canadiens. Il s’agit là d’une riposte aux droits imposés par le Canada sur les véhicules électriques, l’aluminium et l’acier fabriqués en Chine, qui ont été annoncés en octobre 2024.

Prochaine date de sortie : le 6 mai 2025

Tableau 2 : Commerce par secteur d’activité — février 2025

Tableau 3 : Commerce de biens par principaux marchés — février 2025